Céline Leroy : « La traduction est une performance artistique »
09/03/2021
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Nous recevons la traductrice à l’occasion de la sortie de « Un papillon, un scarabée, une rose » d’Aimee Bender aux éditions de l’Olivier. Elle est aussi connue pour ses traductions de Maggie Nelson et Deborah Levy, qu’elle a contribué à faire découvrir au public français.
Céline Leroy a suivi des études en littérature britannique et américaine contemporaine à Paris 4 – Sorbonne puis effectué un DESS de traduction littéraire à Paris 7 – Denis Diderot en 2003. En 15 ans, elle a notamment traduit Don Carpenter, Leonard Michaels, Laura Kasischke, Jeanette Winterson (Prix Marie-Claire 2012), Rachel Cusk, Atticus Lish (Grand Prix de Littérature Américaine 2016), Rebecca Solnit, Peter Heller, Karl Geary, Jen Beagin, Renata Adler, Renee Gladman, Maggie Nelson, et Deborah Levy. A l’occasion de la parution de sa traduction de Un papillon, un scarabée, une rose d’Aimee Bender aux éditions de l’Olivier, nous évoquerons, en plus de sa pratique de la traduction, ses riches aventures éditoriales.
Extraits de l’entretien
Pour moi, la traduction n’est pas le lieu du mystère, parce que, dans la pratique, le texte au quotidien devient extrêmement concret. La traduction n’est pas un artisanat, c’est une pratique artistique, un art de l’interprétation, au même titre que les acteurs, ou les musiciens de musique classique. La seule différence est que notre scène se trouve chez nous et qu’on ne nous voit pas en performance. La traduction est une performance qui s’étale sur des semaines, voire des mois, qui implique un effort physique et intellectuel. Céline Leroy, traductrice
La traduction c’est énormément de travail, mais il faut aussi du talent. Il y a ce petit truc en plus : on a l’oreille, ou on ne l’a pas. Il faut avoir ce sens du rythme, et on peut voir la tronche des phrases sur la page, il y a quelque chose de très physique : ça coule ou ça ne coule pas. En ce qui me concerne, je fais travailler différents sens, pas uniquement l’ouïe. J’ai aussi besoin de me nourrir d’images, notamment de peintures. J’ai aussi besoin de ce sixième sens, qu’est la proprioception, et qui consiste à savoir se repérer dans l’espace, et avoir la perception de l’attraction terrestre, cela me permet de m’ancrer dans le texte. Céline Leroy, traductrice