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Présentation
Un constat d’abord : sans traduction, pas de littérature étrangère. Puis, un désir: porter sur le devant de la scène ceux et celles qui, selon le mot de Valéry Larbaud, sont «assis à la dernière place». Les traducteurs et les traductrices. Leur donner la parole. Et questionner par ce biais non seulement des poétiques, mais aussi des politiques. C’est ce que nous essayons de faire, depuis 2015, avec D’un Pays l’Autre.
Alors même que le ou la traducteur·rice œuvre à la réception d’une littérature étrangère en faisant entrer dans notre espace culturel des œuvres venues d’ailleurs, il ou elle demeure un·e travailleur·euse de l’ombre souvent méconnu·e du public. Son rôle dans l’échange culturel est pourtant fondamental : il ou elle rend possible la rencontre avec la parole d’un·e autre absent·e, tout en se portant garant du respect et de l’intégrité de cette parole. Le programme vise à favoriser la rencontre entre les lecteurs et lectrices que nous sommes, professionnel·le·s du livre, enseignant·e·s ou étudiant·e·s, grand public, et ces professionnel·le·s qui se trouvent être eux aussi des lecteur·rice·s, certes privilégié·e·s, d’une œuvre ou d’un·e auteur·rice, avant d’être des ré-écrivain·e·s.
Questionner les langues et les textes traduits, c’est évidemment l’occasion de réfléchir aux rapports entre l’œuvre, la création littéraire et la traduction, d’aller jusqu’à la moelle des textes, puisque les traducteur·trices sont d’incomparables connaisseur·euse·s des œuvres. C’est aussi interroger l’aspect militant de la traduction et du métier de traducteur·trice,car dès qu’on traduit on engage un rapport de relation avec l’autre. Et la relation, comme le disait Glissant, constitue la base de nos identités: en admettant que nos identités se construisent toujours par rapport à l’Autre, à d’autres cultures et d’autres mondes, on démonte les fantasmes d’identité à racine unique.